«Nous n’allions pas attendre la fermeture définitive de l’hôpital André-Boulloche pour déménager. » Le docteur Yves Tallec, médecin à Voujeaucourt et président de l’association des médecins de garde, résume ce déménagement (qui intervient quelques mois avant que l’hôpital montbéliardais ne tombe le rideau pour s’installer sur le site médian à Trévenans) en un mot : « anticipation ».
Locaux trop chers ou inadaptés à Montbéliard
À ceux qui déplorent le départ de la ville centre de la maison médicale de garde, le docteur Tallec défend ce choix, argumente et claque la porte à toute polémique. Un, cette implantation à Audincourt a fait « consensus ». De tous, y compris de l’ARS, l’agence régionale de santé, qui apporte d’ailleurs son financement. Deux, l’association des médecins de garde, qui rassemble une centaine de praticiens, a cherché et trouvé de potentiels locaux à Montbéliard, comme avenue Chabaud ou à deux pas de Numérica mais hors de prix ou non adaptés. Trois : « Nous sommes des libéraux, donc libres d’aller où l’on veut. » Fermez le ban.
L’opportunité s’est présentée avec 70 m² de locaux disponibles au pôle de santé Lucine, « un site clairement identifié par la population car il s’agit de l’ancienne maternité et géographiquement stratégique car au cœur de cette grande agglo qui va de Brognard à Montenois, de Bethoncourt à Glay », résume le médecin. Autre facteur qui a pesé son poids dans la décision finale : la Ville loue le local à un prix « raisonnable » et apporte son aide logistique dans l’implantation de la maison médicale de garde. Ça ne se refuse pas !
La maison de garde a fermé ses portes lundi soir à Montbéliard et a accueillit ses premiers patients mardi 11 octobre à Audincourt. Ça ne traîne pas !
Pénurie de médecins
Autre argument plaidant en faveur d’Audincourt avec la fusion des secteurs de garde lié à ce que les praticiens nomment pudiquement « la baisse de la démographie médicale », ce que la population appelle la pénurie de toubibs : le secteur de Montbéliard s’est marié avec ceux d’Audincourt et Hérimoncourt. Pour qu’un secteur de garde fonctionne, il faut un minimum de sept médecins. Si on prend le cas d’Hérimoncourt, on est bien loin du compte. D’où les fusions !
La maison médicale de garde, créée en 2004 et qui, à la louche, reçoit 4000 patients par an, pose donc ses bagages sur ce site Lucine, désormais étiqueté pôle de santé avec ses ophtalmos et sa diététicienne, son centre de soins infirmiers et son ostéopathe, son centre laser dermatologie, sa pédopsychiatrie et sa pharmacie.
PRATIQUE : La maison médicale de garde est ouverte7 j sur 7 de 20 h à 24 h, le samedi, dimanche et jours fériés en journée et le soir. Régulation et prise de rendez-vous préalable en appelant le 3966.
Article : Est Républicain du 11 octobre / Photo : Francis Reinoso
